Sarah Chougnet-Strudel
Elle est née et a grandi à Paris mais c’est à Marseille qu’elle s’est faite connaître. À tout juste 30 ans, déjà cheffe-propriétaire de son restaurant Regain depuis trois ans, Sarah Chougnet-Strudel a façonné son parcours culinaire au travers de voyages et auprès de grands chefs étoilés. Issue d’une famille « où l’on mange bien et dans de belles maisons », celle qui a commencé ses études par une double licence de droit et philosophie a finalement cédé à sa passion pour la cuisine.
Elle ne fait pas juste Ferrandi, elle en sort major de promotion au bout de trois années conclues par un formidable apprentissage d’un an à l’Astrance aux côtés du chef Pascal Barbot. Aussi talentueuse en cuisine qu’en pâtisserie, c’est dans cette discipline que Sarah commence au SaQuaNa auprès du chef Alexandre Bourdas. Puis elle s’envole pour Singapour où elle donne des cours de cuisine française dans une école partenaire de Ferrandi et prend elle-même des cours de cuisine asiatique. Elle revient en Europe avec l’esprit chargé d’influences qui ne la quitteront plus. Mais toujours pas de Paris en vue pour autant…
C’est à Londres qu’elle travaille avec les deux femmes françaises les plus étoilées au monde. Tout d’abord Anne-Sophie Pic pour l’ouverture de la Dame de Pic au Four Seasons, puis un an en tant que cheffe de partie dans la brigade d’Hélène Darroze au Connaught. De cette expérience née la rencontre avec le chef Alex Dilling qui l’embraque comme sous-cheffe au Greenhouse. Sa vie londonienne se termine par une première place de cheffe, au célèbre bar à vins Antidote à Carnaby Street.
Le retour en France à la rentrée 2019 précède une période Covid de longue réflexion. L’entreprenariat la tente, elle veut être chez elle, dans son propre restaurant, mais c’est à Marseille que cela va se passer. Son père s’y est établi, la vie est plus douce, les locaux plus accessibles, les producteurs à portée de rencontre, et la ville est en plein essor culinaire. Avec son associé Lucien Salmon (sommelier), ils trouvent la pépite qui leur donne envie de plonger dans ce projet fou alors que tous les restaurants sont fermés et que les banques freinent de quatre fers.
Mais en décembre 2021, Regain est bel et bien né et s’apprête à être autant prisé que primé. Avec une carte qui change tous les jours et un sourcing rigoureux, on y déguste une cuisine forcément de saison et résolument d’instinct. De la délicate pomme dauphine au dément soufflé au chocolat en passant par des partis pris autour des abats, ses inspirations asiatiques et son amour pour le végétal, on découvre un univers généreux et personnel.